Protection solaire: sans hormones SVP!
C’est de saison, des vacances à la mer ou à la montagne, et un des premiers réflexes que l’on doit avoir c’est de mettre dans ses bagages: la crème solaire. L’impact négatif des filtres UV chimiques sur l’environnement ayant été démontré dans plusieurs études, il est judicieux de la choisir bio. Oui mais voilà, dans le domaine, afficher le label Cosmébio, c’est vendeur, donc on trouve forcément de tout et n’importe quoi. J’ai récemment vu un reportage (dans Capital), dont la conclusion était que les crèmes solaires bio n’étaient pas efficaces: forcément ils n’ont testé que des marques qui ne se soucient pas d’écologie mais plutôt de leur portefeuille (sauf Melvita®, qui était d’ailleurs la mieux notée), je voulais donc rétablir certaines vérités!
Tout d’abord, qu’on choisisse une crème conventionnelle ou bio, il faut arrêter de croire que ça protège à 100%. L’écran total ça n’existe pas. Voici quelques rappels pour comprendre pourquoi:
- Le soleil émet, entre autres, des rayons ultraviolets A et B, qui sont nocifs pour la santé: les UVA sont responsables du vieillissement de la peau, entraînant rides mais aussi cancers cutanés, et les UVB des coups de soleil et également d’un vieillissement prématuré de la peau et de cancers cutanés. Autre méfait des UV: ils sont dangereux pour les yeux.
Les crèmes solaires protégeant essentiellement des UVB, on évite les coups de soleil, ce qui peut inciter à s’exposer d’avantage, alors que les UVA ne sont pas ou peu stoppés. Le risque cancérogène n’est donc pas éliminé.
C’est pourquoi il est primordial de porter T-shirt, chapeau, et lunettes de soleil, et d’éviter les heures où le rayonnement est à son intensité maximum (12h-16h).
- L’indice de protection d’une crème solaire correspond au facteur par lequel le temps d’exposition nécessaire pour obtenir un coup de soleil peut être multiplié, par rapport à une peau non protégée (par exemple, avec un indice 25, il faudra 25 fois plus de temps pour prendre un coup de soleil que sans crème).
Toutefois, comme il est déterminé sur des personnes volontaires, il ne représente qu’une valeur moyenne, les personnes à la peau claire rougiront plus rapidement. Il faut donc choisir sa protection en fonction de son phototype… Et quand on sait que lors des tests, la dose appliquée est de 2mg/cm2 (effet blanc assuré), autant dire que dans la pratique, en dessous de 25 c’est pareil que sans crème!
Les filtres UV ensuite: il en existe 2 types, les chimiques et les minéraux.
– Les filtres chimiques absorbent les UV de certaines longueurs d’onde, il faut en associer plusieurs pour une efficacité contre tous les UV. Le problème, selon des études récentes, c’est que ce sont des molécules possédant une activité estrogénique (hormones sexuelles féminines), et pouvant donc potentiellement causer troubles de la croissance pour les enfants, cancers, et diminution de la fertilité masculine. D’autant plus qu’on finit par la manger, notre crème solaire: en effet, chaque année, de 4000 à 6000 tonnes de crème solaire se diluent dans la mer depuis la peau des baigneurs! Les composés qu’elles contiennent se fixent dans les corps gras, notamment dans les poissons, que l’on retrouve dans son assiette…
Pour information, voici les différentes molécules: benzophénones, Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine (BEMT), Butyl Methoxydibenzoylmethane, Cinoxate, Diethylamino Hydroxybenzoyl Hexyl Benzoate, Drometrizole Trisiloxane, Ethylhexyl Methoxycinnamate, Ethylhexyl Salicylate, Ethylhexyl Triazone, Homosalate, Methyl Anthranilate, 4-Methyl-Benzylidene Camphor (4-MBC), Methylene Bis-Benzotriazolyl Tetramethylbutylphenol (MBBT), Octocrylene, Para-AminoBenzoic Acid (PABA), Phenylbenzimidazole Sulfonic Acid, Polysilicone-15, TriEthanolAmine Salicylate (TEA Salicylate), Terephthalylidene Dicamphor Sulfonic Acid.
– Les filtres minéraux sont des poudres opaques, genre talc. Les plus efficaces sont le dioxyde de titane, et l’oxyde de zinc. Ils ont un mécanisme d’action purement physique, puisqu’ils forment un écran entre la peau et les radiations. Leur principal inconvénient c’est qu’ils sont blancs, donc visibles. Perso, en étalant bien je trouve que ça se voit pas tant que ça. Pour y pallier, la recherche s’est tournée vers les nanoparticules, càd qu’elle a essayé de broyer ces poudres en éléments extrêmement petits, mais il est nécessaire d’étudier leur éventuelle absorption cutanée avant de pouvoir les utiliser en toute sécurité.
Pour ma part, inutile de préciser que je m’abstiens de tout essai de formulation personnelle: confection bien trop technique, et efficacité exigée!
Au début de ma conversion écolo, j’ai utilisé la crème (IP20, sur le visage, le décolleté, et les épaules) et le lait (IP15, pour le corps) solaires Weleda®, avec la plus grande satisfaction. Les indices peuvent paraître faibles mais il ne faut pas s’y fier: j’ai une peau claire, bronze peu, et prends très facilement des coups de soleil… et suis revenue sans aucune rougeur d’un voyage au Mexique et un autre au Maroc en utilisant ces produits.
Mais l’année dernière, je travaillais encore (en pharmacie), et le laboratoire nous dit qu’il ne peut pas nous revendre ces produits (qui étaient également bien apréciés par la clientèle), car il révisent leur formulation, et arrêtent la production en attendant. J’y ai moyennement cru car j’en ai trouvé dans mes boutiques bio habituelles, mais toujours est-il qu’avec leur indifférence notable à notre égard (nous étions un petit distributeur pour eux), ça m’a donné envie d’aller voir ailleurs!
Après comparaison de quelques formules (ingrédients classés par quantité décroissante donc Titanium Dioxide et Zinc Oxide ont intérêt à être en tête sinon pas la peine d’acheter), la marque Lavera® s’est avérée tout à fait performante… et à l’usage aussi (voyage -oui, encore, mais promis maintenant j’arrête…– en Polynésie sans coups de soleil). Produits choisis: Lavera Sun SPF40 Neutral pour les zones sensibles et Lavera Sun SPF20 Sensitiv pour le reste.
je ne suis pas d’accord avec votre tableau à propos de la couleur de peau noire: il est tout a fait insuffisant d’utiliser un indice inferieur à 10 pour se protéger la peau et donc ne pas avoir de coups de soleil.
Je ne savais pas qu’une peau noire pouvait prendre des coups de soleil.
Par contre après information, effectivement, l’application d’une crème d’indice spf supérieur ou égal à 30 est vivement conseillée pour éviter les carcinomes et le vieillissement cutané (source: Société Française de Dermatologie).
Merci pour votre remarque.